cekyophr5 |
Posted: Thu 6:01, 12 Sep 2013 Post subject: |
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J'ai besoin de cette idée de sacré, de rituel. Pour le mariage, on a fait une sorte de marché avec le prêtre. "On aimerait bien à l'église, mais on n'est pas conformes." Il nous a permis de quelque chose barbour uk outlet à la hauteur de notre niveau de doute, en nous précisant bien qu'il ne pouvait pas nous sa bénédiction. J'ai toujours eu l'illusion que le sacré pouvait être au-dessus des . Pour moi, un h?pital, une école, c'est sacré. Le sacré, ?a peut être un objet, un livre, des gestes à ou à . J'ai vu le sacré de près à La Nouvelle-Orléans, dans une église, ?a m'a retourné. Les gens chantent, crient, s'interpellent, on m'a pris par les deux mains. Pourquoi n'est-ce pas aussi gai chez nous ? Ici, il faut être sérieux pour para?tre crédible. J'ai cru que le en avait après les concerts de rock. Il ne doit pas que cette musique vient du gospel.
On a de vous une image de créateur solitaire. Mais vous travaillez avec le parolier Jean Fauque et vous laissez une grande liberté à vos musiciens.
Je me méfie du groupe, et en même temps j'ai un sens extrême de l'harmonie : j'essaie de comment les gens peuvent se compléter, s'. Il faut que l'ensemble aille quelque part, et ?a c'est mon r?le, il n'y a que moi qui sais. Si je suis obligé de quelque chose à quelqu'un, cela me fait . Les musiciens que j'ai rencontrés étaient doués, on n'avait pas besoin de beaucoup se . Des musiciens ont pu être déconcertés, parfois ils comprennent plus tard, parfois ils m'en veulent. Je n'utilise pas la partie qu'eux croyaient bonne, mais celle qui leur semble d'une faiblesse consternante.
Advient le rock...
Cela peut être jouissif parce que la chanson est déjà faite et se l' devient une histoire. Mais parfois les descendants ne souhaitent pas qu'on la déforme. Pour Avec le temps, je n'ai pas pu les harmonies. C'est important pour moi de perpétuer, mais il faut me la liberté. S'il s'agit juste de ... Avec le temps, Dalida le chantait, et très bien.
Je n'ai aucune trace. Cela ne me semblait pas forcément une bonne idée de . Et je n'avais aucune piste.
Oui, et avant cela Fernando Arrabal, le cinéaste espagnol, m'avait fait une sorte de Jésus dans Le Cimetière des voitures, un ovni. Je m'y retrouve à des miracles, à être crucifié. Comme j'avais 33 ans, sur le moment, ?a m'a troublé.
Je ne me voyais pas comme un supercompositeur à la Bacharach ou comme un musicien exceptionnel. Plut?t comme un type qui a une vue d'ensemble. C'est l'idée de producteur, c'est la faute à Phil Spector. Si l'on barbour uk met tel mot à tel endroit, il faut barbour outlet LAméricain Fra que le musicien ait tel son. Des gens dans ce métier parlent de moi comme du meilleur producteur du monde. Pas tout à fait, parce je n'aime pas les machines. Je ne suis pas un cador de la technique, j'ai besoin qu'on m'.
J'ai racheté tous les disques de Gene Vincent en CD. Je ne peux plus les écouter tellement c'est douloureux. Ou une fois tous les six mois, quand je me sens fort. Avec Gene Vincent, c'était la première fois que je sentais que quelqu'un, Dieu peut-être, s'intéressait à moi.
Vos récents albums ont été accueillis par des critiques dithyrambiques. On vous attend à chaque fois au tournant. Comment gérez-vous cette pression ?
Il n'y avait pas assez de place pour toute la famille à Paris, alors on envoyait l'enfant chez les grands-parents. Cela se faisait à l'époque. J'ai su un peu tard que j'avais un père adoptif. Je me sentais comme quelqu'un qui n'est pas à sa place officiellement. Le Parisien qui allait .
Leurs directeurs artistiques voyaient d'un oeil un peu méprisant ce qui gigotait. Il n'y avait pas de chèque en blanc pour ceux qui voulaient du rock en France. Souvent, on s'en sortait avec l'humour comme Nino , qui était fou de rhythm'n'blues, ou Dutronc et Antoine. Mais on ne pouvait pas du rock sérieusement, il fallait le comme Au Bonheur des dames.
Ma grand-mère est entrée dans la salle à en hurlant : "Ils ont inventé le rock'n'roll !" C'était la bombe atomique, la première fois qu'on s'adressait directement aux jeunes. J'allais à Düsseldorf ou à Cologne, on trouvait beaucoup d'imports dans les bacs des disquaires. Aux Etats-Unis, c'était déjà la mort du rock, les stars étaient sur le déclin. Elles continuaient hollister sale leur carrière en où il y avait des fans, ceux qui lisaient Rock & Folk ou Disco Revue.
Cet entretien a été réalisé pendant le festival C'est dans la vallée, organisé par un proche, le musicien Rodolphe Burger, à Sainte-Marie-aux-Mines (Bas-Rhin). En , où Bashung passa son enfance.
Il comprenait très bien ce que je voulais . Il voyait qu'un type d'une autre génération pouvait ce genre de coquetterie profonde, que ?a pouvait être beau et cassé, même s'il était plus impressionné par les choses harmoniques. Je ne sais pas s'il a apprécié le disque, je l'ai très peu vu après.
Peut-on Gainsbourg et doudoune moncler homme détester Gainsbarre ?
Je passe mon temps à le ! Le village où j'ai grandi s'appelle Wingersheim, à 20 kilomètres de Strasbourg. J'ai été recueilli par la grand-mère adoptive, c?té paternel. Elle était d'origine allemande, venait de Düsseldorf. Elle se plaignait tout le temps de son ancienne vie. Elle s'appelait von Battenstein. Sa possédait des écuries, qui avaient flambé. Elle était ruinée.
Quelle était la familiale ?
Et votre père biologique ?
Votre collaboration pour Play Blessures avec Gainsbourg, incarnation du dandy esthète et cultivé, n'en est que plus surprenante.
, Alain Bashung s'est hissé sur un piédestal du haut duquel il peut la concurrence dans la chanson. Personne n'était censé mêler les aphorismes de Gainsbourg, les fulgurances de Ferré, tout en restant Bashung. Ses pairs se sont inclinés en consacrant, aux Victoires de la musique, Fantaisie militaire (1998) comme le "meilleur outlet hogan Honneurs aux femmes avec notre sélec album fran?ais de ces vingt dernières années". Quel chemin parcouru depuis Gaby, sympathique rock de banlieue sous Giscard, aux vertiges de L'Imprudence (2002) ! Enfant du rock américain, autodidacte rêvant de poèmes symphoniques, punk par nature, Bashung a magistralement contredit une idée re?ue, qui voudrait qu'un musicien soit inspiré dans ses premières années, avant d'être condamné à se répéter.
J'ai été éduqué par des louboutin exotiques. Je ne comprenais pas la moitié de ce que abercrombie uk racontaient ces disques en anglais, mais il y avait un mystère. C'est ce mystère que j'ai voulu en fran?ais. On donne à Ma petite entreprise des sens qui m'échappent. Je ne crois pas à la compréhension totale du texte, je préfère quelques repères. C'est une manière de participer l'auditeur à la chanson.
Etre autodidacte vous a-t-il offert plus de libertés formelles ?
Brel, lui, me faisait peur quand j'étais gamin : il racontait sans aucune pudeur. J'ai découvert d'autres versions de ses chansons par Scott Walker. Ne me quitte pas est une chanson terrifiante, si vous dites ?a à une femme, elle fuit. "L'ombre de ton chien", c'est suicidaire. Pour moi, ce n'était pas une chanson d'amour, mais l'histoire d'un homme qui perd sa dignité. La version de Scott Walker se traduit par If You Go Away, "Si tu t'en vas". Et au milieu, il dit "Et si tu restes". Il a rendu Brel plus doux, plus .
On vous qualifie souvent d'alsacien, ce que n'êtes pas.
J'ai re?u une éducation catholique, j'allais à la messe, j'étais enfant de ch?ur, avec l'aube blanche, tout ?a. Cela ne me convenait pas du tout. Ils nous inculquaient tellement le fait de qu'à chaque demi-seconde de doute je culpabilisais. Je me disais que la croyance est une chose très intime, l'église c'est autre chose.
Bien s?r, surtout quand on aime vraiment Gainsbourg, celui qui est face à Denise Glaser dans "Discorama", ce gar?on timide et érudit qui trouve les mots justes. Il n'avait peut-être pas d'autre solution. On peut que c'est un échec : ?a veut que la beauferie a gagné. Pour à plus de Fran?ais, il s'est déguisé en Fran?ais. Peut-être que ?a l'amusait car il aimait bien être connu et reconnu. Pendant des années, on lui avait dit "Tu es un génie". Il devait répondre : "Oui, mais bon. Concrètement ?"
Brel (Tango funèbre), Ferré (Avec le temps) et Nino (Le Sud) : on retrouve souvent votre nom au générique des albums en hommage aux grands disparus.
Votre éducation musicale s'est faite en Alsace.
Avec lui, j'ai vu qu'il était possible de cela autrement. C'est le type introverti qui s'extériorise par des gestes, des fringues, des pas de danse. C'est être très digne et en même temps des trucs monstrueux, des choses complètement loufoques avec sérieux. L'humour, anglais surtout, celui www.achbanker.com/home.php des Monty Python, me touche beaucoup. On le pratique peu ici, on pratique plut?t la dérision, en se foutant de la gueule d'un mec dont on n'arrive pas à la cheville.
On trouve dans vos chansons des de mots de potache, notamment lorsque vous collaboriez avec le parolier Boris Bergman. Et une noirceur extrême.
C'est une chance et un handicap. On peut l'esprit ouvert à toutes les suggestions, personnelles ou autres. Mais parfois j'aimerais la technique qui va avec. Si j'avais fait hogan outlet le Conservatoire, j'aurais pu un disque comme L'Imprudence, mais aurait-il eu autant de na?veté ? Il aurait été soyeux et Richard Strauss respectable. Or je voulais qu'il ait des relents de respectabilité, mais que ce soit cassé par un maladroit.
Vous avez pourtant récité Le Cantique des cantiques en vous mariant à l'église.
Oui, ma grand-mère écoutait la radio allemande. Strauss, Wagner, et surtout Kurt Weill avec ces ambiances étranges, ces dissonances, ce phrasé qui était déjà du rock. Ces premières années ont été importantes, elles m'ont donné le go?t de mélanger le sentimentalisme et hollister france le bizarre. Peut-être la vie me paraissait trop normale. L'ennui vous porte à rêver.
Quand vous avez débuté, ces chanteurs, Brel, Brassens, Gainsbourg et Ferré, étaient en activité. Comment pouvait-on s' face à eux ?
Une présence du sacré ?
Je minimise un peu les choses. J'ai peut-être aussi perdu la peur de décevoir. C'est sans doute un peu pervers : si le disque me pla?t et qu'il ne va pas dans le sens qu'on attend, j'aurai une satisfaction. Pour L'Imprudence, je pense que l'appréciation a dépassé le c?té artistique. moncler sito ufficiale Je pense que la bonne volonté que je mets est plus forte que le résultat. Les gens sont peut-être contents de chez un artiste des débordements autorisés, un comportement libertin. J'ai choisi ce métier parce qu'on peut être dans les extrêmes sans personne.
Je vais très très mal quand je n'ai pas l'impression que tout est possible. Je peux dépérir, les choses m'indiffèrent. Ce qui m'a attiré dans ce métier, c'est l'aventure, pas de socialement. Quand on me coupe les ailes, je peux , même physiquement. J'ai appris dans un journal que Johnny Hallyday a souhaité un disque de blues et que sa maison de disques le lui a refusé. C'est notre star la plus importante. Comment peut-on se dans cette situation après toutes ces années ?
C'est un travail sur l'opposition. Je suis très content d' pu Gaby et plus tard Madame rêve. Je n'aurai pas pu me avec un seul de ces titres. Ce n'était pas quelque chose de prévu. Chaque album est une aventure différente : je fais avec ce que j'ai à un moment donné. Je abercrombie and fitch pense souvent à l'album précédent, comment lui répondre. On a l'impression qu'on vous a défini une fois pour toutes et que la seule solution c'est de , d'être un duplicata. Cela m'angoisse complètement. J'ai besoin de me parce que je ne suis pas s?r d' raison. Ne pas très bien où je vais me crée de l'énergie. Je ne peux pas me comme un chanteur cow-boy qui fait un 49e album qui sera à peu près le même que le premier. J'ai envie de perpétuer des choses, mais par à-coups.
Outre Gene Vincent, un pionnier du rock comme Buddy Holly a beaucoup compté pour vous.
Mon père adoptif était . Il se levait à 11 heures et demie le soir pour , dormait l'après-midi. Ma mère était ouvrière à Boulogne-Billancourt, elle fabriquait des de caoutchouc pour les . Ils habitaient Paris dans un petit meublé. Ils ne c?toyaient que des ouvriers et des travailleurs. C'était comme dans les films avec Gabin, les mêmes personnages, des blagues assez lourdes, le prof de fran?ais qui vendait L'Huma le dimanche, avec Pif le chien. Ils ne se sentaient pas seuls, il y avait le syndicat, le . Pas indignes, plut?t fiers. Ils n'allaient pas le psy. Tout le monde s'aidait. ?a n'allait pas jusqu'à la fantaisie, mais il n'y avait pas mulberry sale de personnes isolées. |
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