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L'intifada kabyle

Depuis le 18 avril, la Kabylie est en proie à de violentes manifestations que personne ne semble en mesure d'arrêter. Plus de 50 morts et 300 blessés. Les jeunes restent sourds aux appels du FFS et du RCD, implantés dans la région. La revendication sociale a relégué au second plan la revendication identitaire. Analyse.

La mort d'un adolescent, le 18 [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]barbour uk[/url] avril dernier, dans les locaux de la gendarmerie de Beni Douala, près de Tizi Ouzou, aura donc été le détonateur d'une explosion généralisée que personne ne semble en mesure d'arrêter. Mercredi 25 avril, on notait cinq morts, le lendemain jeudi, six personnes ont été tuées et, vendredi 27, neuf nouvelles victimes se sont ajoutées à cette liste. Mais au cours de la seule journée de samedi, vingt-neuf personnes ont été tuées en différents endroits de la Kabylie, le bilan le plus lourd depuis le début des manifestations. Le Front des forces socialistes (FFS), qui avait appelé à des manifestations pour samedi, a d? les annuler au dernier moment, redoutant un " bain de sang programmé par [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]peuterey outlet[/url] des cercles du pouvoir ".
Il n'en reste pas moins que Tizi Ouzou, les Ouadhias, Ma?tkas, Boghni, Azazga, Larbaa Nath Iraten (ex-Michelet), Beja?a, El Kseur, Tichy, Seddouk, pratiquement tous les chefs-lieux de la Kabylie, y compris Sétif et Bouira, ont été le thé?tre d'affrontements sanglants durant la journée de samedi. À Beja?a, plusieurs milliers de personnes défilaient dans le calme avant que l'incendie d'un camion à proximité du siège de la gendarmerie ne mette le feu aux poudres. À Tizi Ouzou, la capitale de la Kabylie, des affrontements ont opposé, au cours de la même journée, des milliers de jeunes aux forces de police. Les villes et villages offrent l'image d'une intifada généralisée : sièges des mairies, des banques, des P et T, des [url=http://www.1855sacramento.com/woolrich.php]woolrich parka[/url] entreprises, locaux [url=http://www.bankonco.com/hollister.php]hollister[/url] de gendarmes sont saccagés ou incendiés. Barricades de fortune, pneus br?lés et b?timents publics incendiés dégageant d'épaisses fumées, accès aux villages et aux villes barrés de troncs d'arbres, de poteaux électriques arrachés, de grosses pierres, etc.
Les partis politiques traditionnels - le FFS et le Rassemblement pour la culture et la démocratie (RCD) - sont dépassés. Pis, ils sont également pris à partie par les manifestants. " Les officiels reconnaissent avoir perdu la ma?trise de la situation, de leurs réseaux politiques et de leurs appareils de sécurité ", affirme Ali Kerboua, [url=http://www.rtnagel.com/airjordan.php]jordan pas cher[/url] numéro un du FFS, ajoutant : " On tire sur des jeunes à balles réelles. On tire à balles explosives, comme à Azazga ". Et d'avertir le pouvoir : " Cessez de vous croire les tuteurs éternels du pays et écoutez bien ce qu'exige le pays : la liberté, [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] la justice, la [url=http://www.davidhabchy.com]barbour outlet[/url] démocratie [url=http://www.1855sacramento.com/peuterey.php]giubbotti peuterey[/url] et la fin de la rapine sur les richesses nationales. "
Dans un communiqué publié samedi, le RCD de Sa?d Saadi explique cette détérioration par le fait que les pouvoirs publics n'ont fait qu'opposer " la répression " à la " revendication culturelle et linguistique " exprimée " pacifiquement depuis des décennies ". Tout en n'excluant pas l'existence d'une " collusion " entre [url=http://www.achbanker.com/home.php]hollister france[/url] des " pompiers pyromanes " et des intégristes, ce parti souligne que " les manipulations ne [url=http://www.par5club.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] peuvent cependant occulter la responsabilité pleine et entière de l'?tat algérien dans l'ostracisme identitaire à l'origine du mécontentement ".
Le déplacement du ministre de l'Intérieur, Yazid Zerhouni, à Beja?a mercredi, où il a tenu une réunion avec les élus locaux (FFS, RCD, RND et FLN) et avec les représentants de la société civile, n'a pu ramener le calme. Loin s'en faut. " Il ne faut pas nourrir le complexe de persécution ", a déclaré le ministre aux élus. Propos dénoncés par un dirigeant local du MDS (ex-communiste) pour qui Zerhouni n'est pas venu à Beja?a " pour apporter une quelconque solution concrète mais pour envenimer la situation ".
Tous les partis appellent à ne pas céder aux " provocations ". De qui ? Les uns désignent les services de sécurité, d'autres les islamistes du GSPC (Groupe salafiste pour la prédication et le combat) de Hassen Hattab, lequel curieusement s'est abstenu de toute action terroriste en Kabylie depuis le début des événements. Des jeunes exaspérés par la situation qu'ils vivent n'ont-ils pas scandé, en maints endroits de Kabylie, face aux forces de l'ordre " Peuple, armée, avec toi Hattab ". Du coup, beaucoup craignent que des éléments du GSPC n'infiltrent les manifestants et ne fassent usage de leurs armes en direction des forces de l'ordre, donnant une tournure beaucoup plus dangereuse qu'elle ne l'est actuellement. D'autant que la situation échappe au contr?le du FFS et du RCD et des associations de la société civile comme les deux MCB (Mouvement culturel berbère).
Les jeunes demeurent sourds aux appels des partis et de leurs élus : les villes et villages de Kabylie sont administrés principalement par le FFS et le RCD depuis les élections d'octobre 1997. La revendication sociale a relégué au second plan la revendication linguistique. Les manifestants scandent " Assez de hogra " (injustice, mépris), [url=http://www.sandvikfw.net/shopuk.php]hollister outlet sale[/url] " Pouvoir assassin ", exigent du travail dans une région durement frappée par la crise et le ch?mage (plus de 30 % de ch?meurs) et des logements. Ils exigent également et surtout le départ des gendarmes, accusés de racketter les habitants et d'abus d'autorité.
La flambée de violence qui touche la Kabylie risque de toucher d'autres régions de l'Algérie tant le mal est profond. Le mépris affiché par le président Bouteflika à la revendication identitaire, le retour de caciques au pouvoir, comme celle de Chérif Messadia, désigné président du Sénat, le mépris affiché aux revendications salariales, le verrouillage du champ politique et médiatique et le projet de musellement de la presse et de la liberté d'expression sont autant de facteurs à l'origine du ras-le-bol d'une jeunesse qui constitue [url=http://www.par5club.com/louboutin.php]louboutin[/url] plus de 50 % de la population. Et la division des forces démocratiques - FFS et RCD principalement - ne fait qu'éloigner toute perspective de solution à la crise que vit l'Algérie.

Hassane Zerrouky

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