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La le?on est claire?: ce qui est nouveau, ce ne sont pas les Italiens, individus constituant une nation dite ancestrale, mais c'est l'Italie, comme terre d'un Etat-nation souverain. Approuvée à la quasi-unanimité par le Sénat le 26 février, puis par la Chambre des députés le 14 mars, la loi peut donc être promulguée le 17. Voilà ce que célèbrent les Italiens ce jeudi 17 mars?2011 : l'acte de reconnaissance écrit de leur Etat national, comme manifestation d'une légalité institutionnelle, sanctionnée au sommet. C'est peu et beaucoup à la fois pour les Italiens d'aujourd'hui, alors que dans l'opinion nationale et internationale, c'est bien au sommet de l'Etat que se trouve la personnalité la plus [url=http://www.ilyav.com/uggpascher.php]boots ugg pas cher[/url] consensuelle et respectée du pays, le président de la République, .
Les cérémonies qu'a prévues la Mission des célébrations présidée par l'universitaire et ancien premier ministre de centre gauche, , et qu'orchestre le d'Etat Paolo Peluffo – ancien porte-parole de l'ex-président Ciampi – entendent une vision non polémique, mais ouvertement et [url=http://www.1855sacramento.com/moncler.php]moncler outlet[/url] positivement politisée de l'Unité des Italiens. Le choix du Nabucco de Verdi dirigé par le maestro Riccardo Muti pour à l'opéra de Rome les festivités en est un bon exemple. Si la programmation romaine a été prévue le 17 mars, c'est bien parce qu'il s'agit là, comme le rappelle le discours officiel, de l'une des ?uvres les plus connues et les plus patriotiques du musicien. Mais nul besoin d'être grand clerc pour la portée politique actuelle de ce choix?: le célèbre extrait du ch?ur des esclaves hébreux de Nabucco, le Va pensiero, a été récemment confisqué par la Ligue du Nord qui en a fait son hymne anti-italien... Il était donc de bonne guerre de libérer de son statut d'otage le plus populaire des compositeurs italiens et de qu'il a surtout incarné le combat des Italiens pour leur unité et leur indépendance.
Lire aussi le texte de Gilles Pécout "".
. Les administrations sont fermées et les employeurs tenus par la loi d' un congé à leurs salariés. Au terme de bien des péripéties, la décision de du 17 mars un jour exceptionnellement férié, non reconductible après [url=http://www.vivid-host.com/barbour.htm]www.vivid-host.com/barbour.htm[/url] 2011, vient d'être entérinée par le décret-loi du 22 février. Une fête nationale de plus ? Les Italiens n'en sont pourtant [url=http://www.mquin.com/giuseppezanotti.php]giuseppe zanotti sneakers[/url] pas démunis. A la différence des Fran?ais, ils bénéficient déjà de deux "fêtes nationales" ch?mées?: le 25 avril, "fête de la libération", en de l'ordre d'insurrection générale donné par les résistants en 1945, et le 2 juin, "fête de la République", qui commémore le référendum de 1946 à l'issue duquel le régime républicain a été préféré à la monarchie.
L'approche de ce jeudi tricolore [url=http://www.xn--13wu07e.xn--fiqs8s/read.php?tid=7064]doudoune moncler Pour un désarmement nucléaire mondial, seule réponse à la p[/url] n'en suscite pas moins des querelles révélatrices de la difficile relation politique qu'entretiennent les Italiens avec leur proche passé. Après un temps de relative [url=http://www.gotprintsigns.com/monclerpascher/]moncler pas cher[/url] indifférence de l'opinion, la commémoration de l'Unité est en effet devenue un réel enjeu politique et la polémique s'est cristallisée autour du déroulement des solennités. De la périphérie au , les attaques fusent. Loin de Rome, il y a ceux qui annoncent clairement la couleur?: Luis Durnwalder, le président de la province de Bolzano et leader du parti germanophone du Haut-Adige, le SVP (Südtiroler Volkspartei), a déclaré avec fracas qu'il n'organiserait aucune cérémonie, arguant du fait que les habitants du Haut-Adige ne sont devenus italiens qu'en 1919 et que ce qui s'est passé dans l'Italie de 1861 n'appartient pas à leur histoire. En réponse, le président de la République est entré en lice pour les récalcitrants.
Dans une lettre personnellement adressée à Durnwalder, il rappelle les faits?et la loi : les partisans d'un rattachement à l' ne sont qu'une minorité, et aussi bien les germanophones que les italophones sont Italiens, donc concernés par la célébration de la naissance d'un Etat qui, sous sa forme désormais républicaine, assure constitutionnellement la tutelle des autonomies locales. Ce vent froid des Dolomites et des vallées lombardes souffle jusqu'au pied des Alpes franco-italiennes : Turin aborde en effet son 17 mars dans une désunion bien paradoxale pour celle qui fut la première capitale de l'Italie unifiée. Les deux représentants locaux du centre-gauche, le maire, issu du , Sergio [url=http://www.thehygienerevolution.com/barbour.php]barbour[/url] Chiamparino, et le président de la province, Antonio Saitta, venu de la Démocratie chrétienne, sont les artisans des célébrations dans la ville où sera inaugurée la plus grande, sinon la seule, exposition historique du cent cinquantième anniversaire. Face à eux, le tout puissant président de la région depuis avril 2010, Roberto Cota, cadre de la Lega Nord, [url=http://www.myranks.com/profile.php?user=gtianhm50&v=comments]Do You Know The Right Way To Safeguard Your Business When Hiring A Freelance Programmer [/url] y est foncièrement hostile. Et, à l'instar de ses amis, il choisit de se sur le [url=http://www.mquin.com/giuseppezanotti.php]giuseppe zanotti pas cher[/url] détail qui para?t le plus neutre, en refusant le jour férié.
On fait du 17 mars 1861 le moment de la proclamation du nouveau royaume d'Italie. C'est plus exactement le jour de son baptême légal. A cette date, en effet, est promulguée par le parlement et publiée dans la Gazette officielle la fameuse loi par laquelle Victor-Emmanuel II, roi de Piémont-Sardaigne, "assume pour lui et ses successeurs le de roi d'Italie". Cette naissance juridique a été précédée d'une première naissance, et parlementaire, qui fait suite à un difficile temps de gestation militaire. Dès janvier 1861, alors que l'Italie n'existe pas encore officiellement, des élections sont organisées pour désigner les députés du [url=http://www.mansmanifesto.fr]doudoune moncler[/url] futur "parlement national". On vote au suffrage censitaire, dans le royaume piémontais, mais aussi dans les régions qui, entre la guerre de 1859 et l'automne 1860, ont été conquises, libérées et rattachées par plébiscite à Turin. Toute la péninsule envoie donc des députés, sauf Rome et le Latium, toujours indépendants sous le gouvernement du roi, ainsi que Venise et la Vénétie encore sous domination autrichienne. Ce parlement a pour t?che de rédiger le projet de loi qui fera du roi des Piémontais le roi des Italiens, ou plut?t le "roi d'Italie", car les législateurs, convaincus par le président du conseil piémontais, Cavour, préfèrent sur la dimension d'intégrité territoriale.
Le 2 juin prochain, tous les chefs d'Etat de l', ceux des Etats-Unis et de , ceux des pays d'Amérique latine ayant accueilli de nombreux émigrés italiens sont invités par Giorgio Napolitano, en accord avec Silvio Berlusconi, aux cérémonies de la fête nationale de la République. Une fa?on de , au-delà de la mise en scène officielle d'une artificielle union sacrée, que les Italiens qui ont fait leur unité au XIXe ont aussi fait, un siècle plus tard, l'unité de l'. Sans doute, la présence de dirigeants des pays de la rive sud de la Méditerranée aurait rappelé opportunément que l'Italie compte plus que jamais comme partenaire du nouveau dialogue euro-méditerranéen.
Le président du Berlusconi, jusqu'alors bien indifférent aux commémorations, a arbitré en faveur de la fête. Cela peut [url=http://www.rtnagel.com/louboutin.php]louboutin pas cher[/url] être diversement interprété. Adhésion sincère?à l'Unité dans sa dimension étatique?? Volonté de ses prérogatives de chef du gouvernement de la République face au magistère incontesté du chef de l'Etat?? Ou plut?t simple nécessité de s' le concours des parlementaires et de l'opinion de la droite?radicale au moment où il se sait abandonné par Fini, [url=http://cgi.ebay.co.uk/ws/eBayISAPI.dll?ViewItem&item=330564537225&ssPageName=STRK:MESE:IT]hollister pas cher Learn Copy[/url] l'ancien leader d'extrême droite?? Le fait est qu'au sein même de la coalition gouvernementale, les détracteurs du 17 mars se trouvent bien isolés au moment où, du haut du Janicule, les cent cinquante coups de canon ouvrent la journée de fête.
A Rome, les trois ministres de la Ligue du Nord – le mouvement qui déguise son hostilité à l'Unité sous les oripeaux du fédéralisme – se sont insurgés contre la loi qui instaure la fête [url=http://www.1855sacramento.com/moncler.php]moncler sito ufficiale[/url] du 17 mars. La Ligue a profité du concours de la Confindustria, le puissant syndicat patronal, dont le ma?tre argument est d'ordre économique?: l'Italie en crise ne peut se de un jour de travail?! Peu importe si ce retour du patriotisme économique italien ne va pas tout à fait dans le même sens que l'opposition de fond des ministres de la Ligue, Bossi, Calderoli et Maroni ; l'essentiel est de des alliés. Au sein du gouvernement, cependant, c'est l'autre camp qui l'a emporté?: celui incarné par le ministre de la , Ignazio La Russa, représentant de la droite nationaliste qui pr?ne une fête ch?mée.
Dans le programme des célébrations officielles et populaires se dessinent trois principaux objectifs?: sur le r?le essentiel des institutions parlementaires, avec en séance extraordinaire des deux chambres?;?rappeler la tradition démocratique autour de Garibaldi et de Mazzini, dont le texte de la constitution progressiste de 1849, celle de la République romaine, tr?nera sur la monumentale plaque inaugurée au "Parc des Héros" du Janicule?; enfin, la dimension européenne et internationale de l'Unité des Italiens. Que le Risorgimento – ce vaste mouvement de "réveil national" qui unifia le pays – ne signifie pas la fermeture [url=http://www.gotprintsigns.com/hollisterpascher/‎]hollister pas cher[/url] de l'Italie sur elle-même, l'histoire le rappelle. Celle de la mobilisation d'une opinion européenne italophile, celle de l'afflux de volontaires és étrangers, celle de la de Cavour et des alliances militaires symbolisée par les victoires de l' franco-sarde de 1859, Magenta et Solferino. Terribles batailles dont le premier président de la [url=http://www.davidhabchy.com]barbour sale[/url] Ve République, Charles de Gaulle, avait tenu à célébrer le , par sa présence remarquée lors des cérémonies du premier centenaire de juin 1959.
Gilles Pécout est directeur du département d'histoire de l'Ecole normale supérieure (Ulm) et titulaire de la chaire "Histoire de l'Italie et de l'Europe méditerranéenne" à l'Ecole pratique des hautes études. Il a publié Naissance de l'Italie contemporaine (Armand Colin, 2004), Il (Bruno Mondadori, 1999) et est l'auteur d'une biographie de Cavour (Fayard, 2011).